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Destination Seattle

Publié le par YVRARD Romain

I was only two weeks in Seattle trying to get in touch with a few companies such as Starbucks, Amazon, Microsoft, Callison, Tableau. I prepared before coming by trying to get in touch with Director / CEO via mails, networking ... . During one month I did that before in Vancouver.

I wasn't good ... I just stayed in front of their office. It was impossible for me to have the possibility to meet them. So please - don't speak about motivation, dedication ...

When we're able to come in front of you by asking few minutes of your time and you prefer ignoring people - so don t say "I want to enchant the world" because you can't write "sorry, I have no time". The joke was a VP from Amazon who told me - I put your resume on the right hand ... Yes I confirmed _ few days later I received a link for application. Thanks but it's a step I made before.

So insead of complaining myself I enjoy to be in this city surrounding by nature and fun people. So I keep in mind this ... Seattle still in my heart as a great city.

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Destination San Francisco : Mission ... Tags n murals

Publié le par YVRARD Romain

Go and loose yourself in San Francisco ... and maybe on your way. You will find one aspect of American culture. Let's rock the ground and enjoy murals, tags ... Some of them are full of history about Mexican Revolution, some of them are just a testimony ...

so in mix American n Spanish I will say : me encanta the beauty of the world.

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SAN FRANCISCO Pictures - Japanese Tea Garden

Publié le par YVRARD Romain

une pause ... dans l'absolue silence et introspection.

Imagine a great city,

Imagine a place surrounding by nature,

Imagine a space out of time ...

Golden Gate Park is the biggest park inside the city in the USA. You have specific areas - one of them : "Japanese tea Garden"

SAN FRANCISCO GOLDEN GATE PARK JAPANESE TEA GARDEN

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Publié depuis Overblog

Publié le par YVRARD Romain

SAN FRANCISCO MISSION SAN FRANCISCO MISSION
SAN FRANCISCO MISSION SAN FRANCISCO MISSION SAN FRANCISCO MISSION

SAN FRANCISCO MISSION

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mode us / usa keep moving

Publié le par YVRARD Romain

mode us / usa keep moving

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vintage social networking

Publié le par YVRARD Romain

vintage social networking

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Evolution des centres commerciaux

Publié le par YVRARD Romain

Les centres commerciaux doivent se réinventer

Les HM avec des galeries entre 40 et plus magasins souffrent.

Quid de la fréquentation ? Quid de l'impact d'internet comme générateur post ouverture ? et flux au quotidien ? Quid comment fidéliser une clientèle de plus en plus rétive ? Ici aux USA c'est quasiment des lieux de vie ...

N'ayons pas peur des mots c'est le plongeon ... Même des USA nous avons des échos - prenez par exemple les zones commerciales comme Caré de soie à Lyon en berne, Confluent - sacré challenge et même l'extension de Part Dieu semble très difficile. Après il y a des cas positifs ex. Place du Dauphiné dont le complexe est travaillé différement et à joué sur le retour de la proximité et l'événementiel.

Finances publiques dans le rouge vif (nouvelle tendance), hausse des prix (estimons nous heureux - par rapport à certains pays), chômage, manque de lisibilité totale au niveau des réglementations… Les ménages ne manquent donc pas de raisons de lever le pied en matière de consommation. La plupart des centres commerciaux ouvert depuis trois ans malgré des nouveaux concepts intéressants n'atteignent pas leurs objectifs.

Avec des baisses aussi sensibles les renégociations de loyers sont en cours ... ancien Directeur Franchise j'ai pu voir a quel point le loyer est un ratio important dans le PnL - quitte à devenir un motif de L. (pertes) - ici je suis bien sur un peu excessif car il y a d'autres critères rentrant en compte - masse salariale (dans la restauration celà devient un gag à force des changements de lois), matières premières ... mais aussi partage du profit entre le franchisé et le franchiseur. Mais là je suis hors sujet ...

ARTICLE REFERENCE

L'article référence par contre :http://business.lesechos.fr/directions-generales/strategie/0202648020589-immobilier-commercial-les-foncieres-se-recentrent-pour-se-reinventer-5618.php

Evolution des centres commerciaux

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NEW(s) : citizen of MALTA & the world !

Publié le par YVRARD Romain

NEW(s) : citizen of MALTA & the world !

https://www.facebook.com/groups/citizen.of.malta/

Groupe ouvert - photos du monde.

Good MORNING The World !

VERSION FR en bas

We were in MALTA for a large part of them - now we are a community OF the

world !!! What i want to share it s simple : pictures from everywhere ...

So prepare your Album and share. THX.

It's also a good way to keep in touch !

We can have different topics :

- for example : CAPITAL / Country / Fashion / Tradition ...

- or specific events : Halloween, Mery Christmas ...

- or comic situation : a garden gnome that is exposed in different

situations (remember the French movie "Amélie").

If you have other ideas - please tell us.

I wait pictures from all the cities of the world ! Moscow - Tokyo - Ankara

- Bern - Berlin - Praha ...

Cheers - Romain.

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Bonjour a tous - juste un groupe FB pour partager nos photos, expériences

de voyages etc. Bien sur c'est aussi pour garder contact et pérenniser nos

souvenirs. Si vous souhaitez faire vivre le site en mettant des photos -

merci c'est pour vous et pour nous. Au plaisir de se revoir un peu de

partout dans ce vaste monde.

Romain Y.

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COMMERCE DE DEMAIN ... revenez en province ! la révolution est déjà faite.

Publié le par YVRARD Romain

Bonjour à tous,

si je reprends par ex. les propos de Richard Branson dans la création d'un business voici ses conseils :

1. Listen more than you talk.

Encore faut-il être curieux et redescendre dans les lieux inattendus comme les magasins, les artisans ... et ailleurs sur le dancefloor. L'ouverture d'esprit manque chez certains ... EGO must GO. Moi le premier ! L’auto-dérision est un mal nécessaire !

2. Keep it simple.

Il n'est pas nécessaire de réinventer l'algèbre - mais simplement de penser différemment & simplement : le fameux KIS. Prendre exemple sur la pensée latérale création d'un MALTAIS Edward de Bonno.

3. Take pride in your work

Complexe non ! simplement aimé son travail & le faire savoir avec passion ... L'artisan est souvent un passionné, le commerçant de proximité peut l'être aussi ...

4. Have fun, success will follow

Smile - vous ne portez pas le malheur du monde ... Sacré Graal - Soyez Monty Pyton.

5. Rip it up and start again

Vie / Mort étrange synonyme - non simplement que notre chemin est fait d'échecs et de victoires. Prendre des risques, créer, innover etc. mais aussi prendre du recul et comprendre ses actes.

Si je fais cette diversion c'est simplement pour vous indiquez que rien d'original dans l'étude de Cushman & Wakefield si ce n'est de sentir un mouvement de fond et des confirmations ... Le titre est même comique : La différenciation, défi du commerce de demain ? - c'est comme si on vous revendait le "lean management" il y a 10 ans en vous indiquant que c'est nouveau ... Même Aristide Boucicaut (1810-1877) qui a crée le commerce moderne doit se réveiller. Mais au lieu de faire du neuf avec du vieux - soyons lucide "KIS" Keep it Simple et inspirons nous des petits commerçants / artisans qui à travers leur(s) business nous montrent la voie.

Néanmoins étude intéressante car elle synthétise bon nombre de points - mon titre clin d’œil revenez en province c'est simplement pour souligner à nouveau que des artisans via par exemple leurs initiatives tel que des portes ouvertes chaque année ont su anticiper (technologie en moins) certaines valeurs du commerce de demain : proximité, expérience marque, qualité des produits, animation sur lieu de vente, loisir, esprit village etc.

Les nouvelles générations d'artisans arrivent donc on peut imaginer qu'elles tireront avantages du cross canal, ou le concept du "somolo" ... tout en restant hermétique aux discours commerciaux (Internet n'est pas la panacée sauf un outils complémentaire).

Un exemple d'un ami qui produit du foie gras et qui chaque année sous un chapiteau organise ses portes ouvertes :

- espace vente avec associé producteur de miel, d'huitre, de vin d’Alsace ...

- espace restauration base foie gras bien sur (ici nul doute que derrière les fourneaux vous avez un chef d'orchestre qui a fait ses classes chez des Chefs reconnus)

- espace atelier (où vous apprenez à découper et préparer votre foie gras) ...

- animation extérieure : les canards vous attendent bien sur dehors et quelques animations complémentaires.

C'est une vraie institution chaque année & toute la famille participe - car ils viennent de toute la France ... la dimension passion est belle et bien présente. Même le village participe - Act Global - think Village.

Par contre en revenant à cette étude nous avons pas la dimension internet / média sociaux ... ici reste à l'intégrer pour nos artisans même si le bouche à oreille fonctionne très bien dans notre exemple précédent.

Donc place à l'article ci-dessous et à vos commentaires ....

Romain YVRARD

https://www.facebook.com/groups/citizen.of.malta/

www.romain-yvrard.com

http://romain.y.overblog.com/

sources :

http://www.linkedin.com/today/post/article/20121002115242-204068115-five-top-tips-to-starting-a-successful-business?trk=mp-details-rr-rmpost

http://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_de_Bono

La différenciation, défi du commerce de demain ?

Alors que les enseignes standardisées font moins recette et que l’e-commerce poursuit sa croissance, les enseignes et groupes de distribution cherchent comment renforcer leurs relations avec les clients. Pour le cabinet Cushman & Wakefield, cela passera sans doute par une plus grande différenciation des univers de marque.

L'évolution des attentes des consommateurs (Cushman & Wakefield)

La proximité, le choix des produits et la diversité des magasins restent les principales raisons du choix d’un centre commercial, selon l’étude. Mais Cushman & Wakefield relève que la plupart des autres critères avancés par 28% des sondés, tels la luminosité, la propreté ou le caractère spacieux, portent tous sur l’ambiance des espaces commerciaux. Or, selon une étude Deloitte, le commerce physique ne pèsera dans cinq ans plus que 63% des ventes, contre 91% aujourd’hui.

Du multicanal, où les différents modes de vente se contentaient de cohabiter, est né le crosscanal, qui fait converger les différents canaux pour un même acte d’achat. Mais c’est bel et bien vers l’omnicanal que le commerce se dirige à présent. Un nouvel univers de vente intégrant dans l’achat les éléments introduits par les médias sociaux et les mobiles. D’où le récent concept de "Somolo" (Social, mobile, local), qui allie m-commerce, localisation des magasins entourant le consommateur, ou encore les codes barre en magasin.

"Aujourd’hui la différenciation prend le pas sur la consommation de masse", souligne Thomas Hébert, directeur Etude & Conseil de Cushman & Wakefield France. "Le consommateur développe une relation de plus en plus identitaire à la marque ou à l’enseigne, mais aussi au lieu de consommation. La nouvelle donne pour le commerce de demain sera d’être capable d’offrir à la fois des magasins véritables vecteurs de communication, mais aussi des ensembles commerciaux dont les nouveaux éléments de différenciation intégreront pleinement cette mutation dans leur propre modèle de développement".

Dans la quête des univers de marques, quelques tendances se sont d’ores et déjà confirmées, notamment dans le secteur du luxe. La mise en scène des points de vente y est en effet plus soignée que jamais, l’acte d’achat ne pouvant plus être dissocié d’une forte expérience de marque. De quoi inspirer certains centres commerciaux dans leur conception, voire certaines enseignes d’habillement qui, comme H&M, organisent des collaborations avec de grandes marques.

Mais si le commerce du futur passe par la mutualisation des flux, et par des identités fortes pour les marques et lieux de commerces, c’est également l’événementiel qui jouera un rôle important. Des pop-up stores où lieux d’expositions éphémères, ces buzz et opérations ponctuelles permettent plus encore de faire vivre le commerce, et ancrer une marque dans les esprits.

Par Matthieu Guinebault

Romain YVRARD / Directeur Enseigne / Franchise

COMMERCE DE DEMAIN ... revenez en province ! la révolution est déjà faite.

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Le luxe - le temps présent & notre temps intérieur - Romain Y.

Publié le par YVRARD Romain

Le plus grand luxe n'est pas visible mais un temps intérieur ... ce qui nous rappel aussi le temps empirique si important pour le créateur, l'artisan ou même le philosophe.

Ce rapport au temps est aussi à mettre en relief avec l'éthique si nous prenons en compte le temps de la réflexion par rapport à la conséquence de nos actes. Aujourd'hui nous privilégions la quantité et non la qualité ... L'abondance de choix nous condamne.

Notre société a radicalement changé - dans son rapport avec le temps. Cette course sans fin aboutit au culte de la nanoseconde, au burning out total ou tout doit se rentabiliser ... le culte de la performance montrant ainsi ses limites. La Finance dans son mauvais aspect étant pour moi l'avatar ou le syndrome des temps modernes.

L'article de fond de Samuel Rouvillois nous pousse à réfléchir sur nous même et à prendre du recul sur ce mal développement _ symbole d une société en pleine dérive.

Personnellement je suis sidéré avec le développement des réseaux sociaux, technologies etc. de l’absence de communication ou difficulté des jeunes générations ... Étant récemment dans le micro-cosmos de PACEVILLE - boîte de nuit à ciel ouvert à MALTE - je fus surpris par cette jeunesse qui en plein milieu du dancefloor utilisait portables pour communiquer sur FB - idem en plein milieu des cours ... L'intérêt étant d être relié au temps présent ! Faute de quoi quand vous discutez avec certains d entre eux c'est du temps creux ... roi des techno. mais vide de sens. Faute à qui - à nous probablement - nous avons évacué le sens de chaque chose et dans notre travail quotidien les outils de communications tel que outlook etc. aboutissent à dégrader nos relations avec les autres ... CF. http://www.rue89.com/rue89-eco/2012/10/03/e-mail-tchat-communiquer-en-silence-pour-mieux-travailler-235866

Oui pour moi le luxe est intimement lié au temps - et il est loin d'être superficiel. Oui le luxe reste l un des derniers remparts ... encore faut il aller au-delà de la première lecture.

MERCI DE LIRE ATTENTIVEMENT CET ARTICLE. TOUT DÉPEND DE VOUS ... ET DE NOUS. http://www.famillechretienne.fr/famille/epanouissement-personnel/samuel-rouvillois-retrouver-un-temps-qui-respecte-lhomme_t5_s14_d66467.html#.UHUs_O5igMA.facebook

Romain Y.

www.romain-yvrard.com

On a l’impression que notre rapport au temps a été bouleversé en trente ans…

Oui, nous sommes dans un temps d’accélération et de complexification, qui constitue un nouvel environnement. Si bien que les jeunes générations ont un rapport au temps qui est à des années-lumière de ce que vivaient leurs arrière-grands-parents. La question cruciale est : comment vivre ce temps en restant humain ? Comment nous positionner par rapport à une rythmique que nous ne définissons plus nous-mêmes ?

Quels sont les différents facteurs de cette accélération ?

Le premier, c’est celui de la technologie. La vitesse à laquelle nous nous déplaçons, celle avec laquelle nous parviennent les produits de consommation, mais aussi les informations à partir desquelles nous devons prendre des décisions, a considérablement augmenté. Rien que la vitesse est une question : à partir de quel seuil n’ai-je plus le temps de réfléchir ? C’est exactement comme en voiture : il y a des décisions que nous arrivons à prendre posément à 50 km/heure, que nous avons beaucoup de mal à prendre à 130 km/heure, et que nous ne prenons plus du tout à 300 km/heure.

La question est donc de savoir à quelle vitesse est menée notre vie quotidienne.

Comment le savoir ?

C’est difficile, car à cette vitesse s’est ajoutée une augmentation des choix à poser à chaque instant – donc des centaines par jour. Il y a un siècle, l’hésitation sur la manière d’habiller son enfant le matin était faible, comme sur le contenu du petit déjeuner, et on n’avait pas à faire des courses chaque semaine. Aujourd’hui, n’importe quelle famille, n’importe quel enfant, a instantanément des dizaines de choix possibles dans son activité quotidienne.

Cette multiplicité de choix n’est-elle pas une bonne chose ?

Oui, quand elle n’est pas trop importante. La quantité excessive de choix tue le choix et crée l’angoisse ; et donc joue sur la manière de vivre le temps. Le temps de la réflexion, le temps sans information externe, le temps sans être obligé de réagir instantanément, est de plus en plus court.

Troisième facteur d’accélération : les outils de communication. Ce sont eux qui ont fait franchir à nos existences la vitesse de la lumière. Nous sommes désormais joignables quasiment de n’importe où ; l’image de ce qui se passe à l’autre bout du monde parvient chez nous à la seconde ; et donc la distance est quasiment annulée. Ce qui réduit le temps intérieur comme peau de chagrin.

C’est-à-dire ?

Il faudrait trois cerveaux et des dizaines d’heures pour gérer les milliers d’informations que nous avons à intégrer dans une journée. Il y a encore quarante ans, c’était cent fois moins. Cet afflux complique notre rapport au temps intérieur ; on est dans un phénomène d’extériorisation maximale qui fait que le temps externe a pris la majeure part de notre perception, et que le temps interne – ce qui se passe à l’intérieur de nous – est devenu de plus en plus imperceptible. Il faut franchir un certain nombre de strates avant de descendre à l’endroit où le temps réel de la vie de l’homme bat vraiment. D’autant plus que, dans la construction de ce nouveau monde, la rythmique est devenue numérique.

N’avons-nous pas besoin d’une mesure ?

Bien sûr, mais la mesure de quoi ? Le temps est aujourd’hui une mesure de rentabilité et d’efficacité économique. Il est aussi devenu une mesure de compétence des gens : celui qui arrive à faire en deux heures ce que les autres font en quatre est jugé plus intelligent. Or, cela n’a rien à voir ! Pourquoi la rapidité serait-elle un signe d’intelligence ? Il y a des gens lents qui sont des génies.

Il est intéressant de voir que nous sommes fascinés par l’accélération. Tout le monde applaudit parce qu’on a amélioré tel record du monde d’un dixième de seconde ! Une espèce de déformation nous fait juger que l’accélération est une qualité. Pourquoi « toujours plus vite » signifierait-il « meilleur » ?

La multiplication des burn-out et autres syndromes de pression ou d’accélération ne suscite-t-elle pas une certaine prise de conscience ?

Pas que cela. À partir des XVIIe et XVIIIe siècles, nous avons rêvé que le temps c’était du progrès, qu’il allait nécessairement vers plus et mieux. Or, à la fin du XXe siècle, nous venons de faire l’expérience, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, d’un sentiment collectif de régression. Depuis quinze ou vingt ans, l’humanité, dans le monde occidental, a considérablement régressé dans son comportement humain, dans sa capacité relationnelle, sa capacité à être soi-même, sa capacité à être heureux, sa capacité à se suffire de ce que l’on a. Nous sommes désormais des pays en voie de « mal-développement », chez qui la capacité de bonheur est inversement proportionnelle à la richesse matérielle. Tout doucement est en train de s’installer en nous la perception de l’échec du temps linéaire.

C’est une révolution culturelle majeure : s’apercevoir que demain n’est pas toujours mieux qu’hier, et que demain peut être pire qu’aujourd’hui.

Comment retrouver un « temps humain », puisque désormais nous vivons dans un temps qui n’est plus le nôtre et qui nous tyrannise ?

C’est la grande question. Il semble que le chemin, dans la famille en tout cas, soit d’abord le retour au corps. Il y a un temps objectif qui n’est pas un temps mais une durée, qui s’appelle le corps. La rythmique corporelle est fondamentale : il faut toujours neuf mois pour « fabriquer » un enfant ; on n’est pas plus intelligent à 10 ans ou à 20 ans aujourd’hui qu’il y a dix mille ans…

Il y a donc un temps naturel. La question est de savoir comment se réétalonner à ce temps fondamental. La famille peut être parfois – pendant les vacances, par exemple – un lieu où l’on débraye du métronome tyrannique.

La deuxième chose, c’est de découvrir que la valeur du temps est liée à ce que j’y vis ; et ça, c’est la relation humaine. Là je découvre avec émerveillement que l’essentiel, c’est de perdre du temps ; pas simplement d’en prendre, mais d’en perdre. On ne commence vraiment à aimer que quand on perd du temps.

Or nous ne nous arrêtons jamais ! Même quand nous sommes stoppés dans nos pieds, nous continuons à marcher dans nos têtes, nous les Occidentaux ! Nous sommes toujours là où nous allons, nous sommes rarement là où nous sommes ! Alors que la vraie vie humaine, c’est de s’arrêter, c’est de n’être que là où je suis, mais pas déjà là où je vais. La rencontre ne se vit que dans le présent. Des gens à la retraite, tout d’un coup, s’aperçoivent qu’ils ont simplement vécu à côté de leurs enfants, mais pas avec, parce qu’ils avaient tant de choses à faire…

Y a-t-il une spécificité du temps chrétien ?

C’est la troisième chose à souligner : la notion d’espérance. Nous avons vécu pendant plusieurs siècles dans la projection dans le futur, donc en vivant le présent à la lumière de ce que nous espérions pour demain. Il se trouve que plus rien n’est prévisible à plus de quelques semaines. La question est donc de réenvisager demain à partir d’aujourd’hui.

Là encore, ce n’est pas possible sans autrui. L’appréhension du futur ne peut plus se vivre seul, parce que, seul, quand je ne vois rien, ce n’est pas longtemps vivable. Il faut bien que m’attendent demain les alliances que j’ai déjà nouées aujourd’hui, sinon demain me menace.

De ce fait, il y a une espèce de construction du temps humain dans la solidarité et la coopération qui est à refaire naître dans la famille. Afin que celle-ci ne soit pas simplement des individus synchronisés une fois par semaine dans le repas familial dominical et désynchronisés le reste du temps, sinon par cet « ordinateur » qui s’appelle Maman, qui gère le moment où il faut récupérer le linge des uns et des autres, où il faut se débrouiller pour mettre trois ou quatre enfants dans la même voiture… Les mères de famille sont, la plupart du temps, les grandes gestionnaires du temps collectif.

Ainsi vous plaidez pour qu’on se ménage, dans la famille comme dans l’entreprise, des temps… pour perdre du temps ?

Oui. Comment se ménage-t-on des espaces dans lesquels on n’est plus soumis en permanence à l’obligation de l’interaction avec le système ? Et comment trouve-t-on des personnes qui nous y aident ? Qui est encore suffisamment désynchronisé avec ce monde de fous pour pouvoir nous en sortir ?

La famille devrait être un lieu de rééducation. Mais il ne semble pas qu’elle puisse se suffire à elle-même : les familles ont besoin de s’appuyer les unes sur les autres. Et il n’est même pas certain qu’elles puissent s’en sortir sans être elles-mêmes adossées à autre chose : des lieux spirituels ou des milieux associatifs qui les aident à être un sas de sortie du temps tyrannique, pour entrer dans le temps humain.

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